Title: Entre la chair et l'âme: Poésie
Author: Huguette Bertrand
Release date: October 1, 2003 [eBook #4566]
                Most recently updated: December 17, 2022
Language: French

Première partie
| Dans la mouvance 14 déc. | Exilé dans
      l'abandon le regard immobile fixe le vide inattendu refait le plein trop avide d'une silhouette apaisée qu'accompagne un soleil complice de tous les départs sans pardonner les sourires espérés et la danse d'un espoir rompu danse des ombres sur les murs enrichis divinement habités le rêve s'est endormi
        sous les paupières 2 déc. 97 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| À l'image
      du soleil un face-à-face amoureux s'éternise dans l'âme des yeux qui voient plus haut que le soleil plus loin que les étoiles toujours là dans le silence du jour emménager en soi 1er déc.97 | Faut
      être déjà mort pour oublier l'amour oublier qu'on est mort en amour pour toujours Faut être un peu mort Faut être toujours
        mort 21 nov. 97 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Si les
      dieux m'aiment je transporterai mes souvenirs sur des routes reliées au secret d'un amour incongru terrassé par la distance d'une âme singulière retrouvée à la page 54 des jours heureux devenus bêtement acidulés Si les dieux m'aiment S les dieux m'aiment 16 nov. 97 | Dans une
      prison de glace un été doux hurle ses souvenirs semences de tendresse dans une terre vierge que piétine un amour dilué par les rêves refroidis joyeusement au chant des cigales ayant pleuré toute l'année noire année sous la lune rose et ronde engrossée rare 16 nov. 97 
 (
        O ) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Hiver de
      vie blanche en mal de vertiges sur les pentes instables d'un amour affûté par le cri d'un délire retenu dans l'âme son désir somptueux sur les pentes malheureuses 16 nov. 97 | Imbibée
      de jours fragiles la nuit apaisée s'abandonne dans les vastes étendues de vos regards garnis de rêves figés dans l'oeil d'un passé arrimé aux départs fragiles que viennent agiter les bruits des pas sourds de l'ennui livré au hasard d'un horizon docile muet 15 nov. 97 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Follement
      attendrie l'âme errante se retire de son nid trop regard trop foudre trop oubli sur le tranchant de l'aube trop abîme par la brise amusée trop peine noyée dans l'oeil d'un soleil efficace échevelé dans l'oeil se noie 11 nov. 97 | Devant
      un ciel trop clair de lune une âme bleue s'habitue aux départs du corps instantané toujours attiré sur des pistes fragiles vers les sous-bois condamnés aux ivresses d'un rêve spontané poésie chavirante qui bascule dans le regard d'un pur moment embrassé à travers des vagues tapageuses venues s'échouer au pied d'un escalier 8 nov. 97 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Les couleurs
      de l'âme ne se voient qu'à la lueur des yeux abandonnés au désir que prolongent les doigts agiles de la volupté sur le noir sommeil aspiré vers de plus hautes cimes tendues et rares scintille dans la
        chair de l'âme 30 oct. 97 | Répandue
      dans l'infini regard une rosée de lourdes promesses assèche le sol aride d'espoirs évidés d'heures avides de doux temps gris entre jour et nuit entre blanc et noir entre mort et vie entre toi et moi ce long silence entouré de bruits et ce temps minuscule qui nous tue entre soleil et lune qui se pavanent en nous gonflés de plein jour de vie chaude et ronde dans la chair infiniment âme infiniment amour à mourir 29 oct. 97 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| On a tué
      la parole sur la place on l'a recouverte d'un silence long comme le temps puis on s'est accoudé à une fenêtre du passé en essuyant un simple prénom sur la glace de l'oubli on a surveillé l'impénétrable et parfait destin demeuré évasif ne reste qu'un vertige
        embué 29 oct. 97 | âme âmour âmourir à la lisière des passions condamnées au désir au désert dans l'enflure d'un instant d'une épave d'un rivage d'un message vertige dans l'oeil dans le sang condamné au présent d'une aube grisée 19 oct. 97 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Taillé
      dans l'espoir un nu se faufile à travers l'onde d'une parole retenue entre les murs des recommencements gelés sous les draps volupté d'une image féconde adaptée au silence stupéfait silence d'algues répandues en flaques rondes auréolées de présents inventés et mauves | Sur l'enclume
      des attentes des étoiles remplies de nuit m'observent dans les yeux du silence étrange nuit | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Un peu
      de soleil un peu de lumière à travers les feuilles jaunies du temps suspendu aux lèvres empêchées d'annoncer l'approche du soir dans la béance de
        la nuit | Ma main
      telle une étoile vient se poser sur ton visage apeuré illumine tes ailes immenses pour ton envol vers tes rêves illimités en plein azur en plein éveil vivaces au coeur de l'intime à travers mes douces brises effilochées | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Je n'ai
      encore rien fait pas pris le temps
        de marcher pas pris le temps
        de grignoter pas pris le temps
        d'avaler pas pris le temps
        d'entendre pas pris le temps
        d'éviter | À demeure
      ailleurs passer par une voix
        tellement puissante mais ailleurs n'est
        nulle part | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Sur l'écran brûlant
        du rêve noirs lendemains d'une
        blessure | 
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 | Bêtement à faire périr | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Longues chevauchées
        du temps Longues chevauchées
        des jours Longues chevauchées
        des nuits | 
 
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| ©
            Éditions En Marge et Huguette Bertrand | 
| Entre la chair et l'âme poésie de Huguette Bertrand | 
Deuxième partie
| 
    
 | Espace de feu                      
            Espace de pluie                     
            Espace de terre Espace de l'intime | |||||
| Craintif image à angle
            ouvert | 
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 | Paradis symptomatique Symptôme d'anges Symptôme de solitude Symptôme du hasard | |||||
| Mots
          à rire Mots à pleurer s'en vont mourir sur une page blanche vivante au coeur de soi vivante au coeur vivante en soi à mourir de rire et blanche quand les matins s'en vont pleurer sous les arbres quand les arbres vont déposer le coeur sur le temps quand ce temps vient jeter l'ancre au coeur des mots en silence | 
 
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| 
 
 | Pendu au bout d'une ficelle noire le corps attend menu ce dépôt des chairs entre deux phrases grises que l'on porte jusqu'au seuil de la voix résidus d'une foule venue applaudir le spectacle des heures en ce jour déchu | |||||
| Au fin fond de
            mon univers semer le vent | 
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| 
 un
            songe d'été | Quand
          cette pomme tomba de l'arbre l'automne venu a dégusté le fruit le jus les coloris d'un très vaste pays abandonné dans le courant du feu des femmes trop morcelées | |||||
| Les mots ont quelque
            chose à dire cherchez-les ne resteront Essentiellement vôtre, le mot | 
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| À l'heure où le
            ciel s'endort dehors le temps
            grisaille | 
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 Y a des tranches
            de vie indigènes Y a des tranches
            de vie comestibles Y a des tranches
            de vie liquide Y a des tranches
            de vie qui font des ronds | |||||
| tendres tendres tendres tendre | 
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| Sans
          cris sans joies la vie cette impatiente vient saturer le temps et tous ses heurts qui vous aiguisent l'âme magnifiquement approfondie comme un coup de grâce dans la continuité des choses belles | La
          vie bête fauve de ses crocs vient mordre les échines langoureuses entre ses griffes empoigne cet amour spontané arraché à la flamme d'une âme enivrée vie fauve | |||||
| Cette
          chair qui nous déchire vient mourir à l'ombre d'un poème habité par les mots par les sons d'un volcan balafré par tant de braises par tant de pluies par tant de cendres sur le visage de l'âme abîmée ramassée par les peurs qui filent entre les dents des jours trop aiguisés | À la
          dérive quelques mots tendres se répondent entre la lumière et l'ombre par vagues successives viennent s'échouer sur le rivage d'une âme emportée sur la mer déchirée joie paix santé
            bonheur | |||||
| Atteint
          au coeur du crépuscule le jour se meurt gris enchaîné aux mots sur banc de pierres qu'un simple rêve a terrassé était-ce un rêve | Noire
          pluie noire sur la chair abritée quand la beauté perdure dans un souffle vert émeraude s'abandonne dans la sève des regards endormis Noire pluie noire | |||||
| Enivrée
          d'un silence je titube vers les mots murmurés à l'oreille de mon âme profanée emportés par la vague que vient bercer ma nuit jusqu'à l'aube dégrisée | Éternel
          dur pays en mon âme givrée que portage le soleil sur les rives sanglantes de mille lacs mille rivières vers le flot de l'oubli cette marche du
            feu | 
| ©
            Éditions En Marge et Huguette Bertrand Dépôt légal / 1999, Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISBN 2-921818-18-3 - Tous droits réservés | 
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        html de ce recueil sur le site de la Bibliothèque nationale du
        Canada -1998 http://collection.nlc-bnc.ca/100/200/300/huguette_bertrand/entre_chair_ame/2001/chairame1.html Site
        personnel de l'auteure / The author's personal website : |